S’attaquer aux risques, au battage médiatique et aux inégalités qui sous-tendent la biologie générative

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Le Centre africain pour la biodiversité (ACB), en collaboration avec le Réseau Tiers-monde (TWN) et l’ETC Group, a produit une note d’information opportune avant la 16e réunion de la Conférence des Parties (COP) à la Convention sur la diversité biologique (CDB), qui se tiendra à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024.

Comportant des travaux de recherche et rédigé par Jim Thomas, l’article a fait l’objet d’une révision externe de Maywa Montenegro de Wit et de Dan McQuillan. Voici un vlog de Thomas donnant un aperçu des enjeux :

La présente note d’information aborde les outils d’intelligence artificielle (IA) « générative », mieux connus pour les chatbots textuels tels que ChatGPT, qui sont maintenant utilisés pour générer de nouvelles séquences numériques pour les protéines et les organismes génétiquement modifiés (OGM).

Ces modèles, développés par de grandes entreprises de technologie numérique, sont entraînés sur de grandes quantités de séquences d’ADN ou de protéines numériques. Ils trouvent des modèles et les appliquent pour créer de nouvelles séquences numériques. Cette nouvelle industrie, appelée « biologie générative » par ses défenseurs, s’accompagne de promesses selon lesquelles les outils de « bioconception » de l’IA peuvent apporter un éventail de solutions technologiques pour un monde plus durable.

Ces promesses font écho aux spéculations faites sur les précédents cycles d’OGM et les systèmes d’IA de première génération. Toutefois, leurs réalisations n’étaient pas à la hauteur du battage publicitaire initial à mesure que de nouveaux problèmes émergeaient. Nous espérons que cette note d’information aidera les parties à la CDB et d’autres acteurs à faire la distinction entre la réalité et la fiction.

Au-delà du battage médiatique et de l’émergence ou non de bioproduits fiables, il est très inquiétant de constater que le domaine de la biologie générative captive les nouvelles mondiales en matière de séquences numériques des ressources génétiques. Nous assistons déjà à des investissements importants dans ces avancées et à de puissants acteurs numériques qui alimentent le battage médiatique pour fasciner, générer de l’espoir et inciter aux investissements dans la biologie générative. Grâce à la légitimité accordée par les bailleurs de fonds de la Silicon Valley, les entreprises d’IA tenteront probablement de modifier considérablement les conditions de gouvernance de la biotechnologie moderne — affirmant que l’approche de base de la CDB, qui consiste à défendre la prudence et l’équité, est désormais dépassée à l’ère de l’IA.

La note d’information demande aux parties à la CDB de redoubler d’efforts de vérification sur le terrain en matière d’analyse prospective, d’évaluation des technologies et de surveillance en établissant un processus raisonnable pour comprendre les implications de l’intégration l’IA à la biologie de synthèse. Ce faisant, les parties à la CDB doivent examiner et renforcer les mécanismes de contrôle de la Convention pour la biotechnologie face à un paysage technologique en évolution rapide.

Cliquez ici pour lire la note d’information.

Le 12 septembre, à 14h00 heure d’Afrique centrale/heure d’été d’Europe centrale (UTC+2), l’ACB, TWN et l’ETC Group organiseront un webinaire pour débattre de ces enjeux. Il y aura des services d’interprétation entre l’anglais, le français et l’espagnol. Pour consulter le programme et vous inscrire, veuillez cliquer ici.