(Cliquez ici pour le français)
Conducted silently and out of the public eye, a three-year experiment involving a new and potentially unsafe and risky genetically modified (GM) fungus to kill mosquitoes was performed in the village of Soumousso in Burkina Faso in 2019. When the study was published in a US scientific journal in May 2019, a media frenzy broke out, heralding the experiments as a breakthrough cure for malaria.
The GM fungus was developed by introducing a toxin from the lethal Australian Blue Mountains funnel-web spider into the M. pingshaense fungus, to ostensibly increase the efficiency of the fungus to kill mosquitoes and stave off malaria.
The use of GM fungi is offering a quicker route to the market than gene drive organisms, in a ‘new era of transgenic microbial control’. Indeed, the latest devastating locust infestation in East Africa has prompted calls for the use of GM fungus, with claims being made about the importation of non-GM and GM fungal biopesticides from China.
However, the GM fungus experiments raise many troubling legal, biosafety, ethical, political and human rights concerns, as detailed in the ACB’s new briefing.
Serious doubts arise about the legality of the so called ‘semi-field’ experiments, especially in regard to whether the experiments satisfy the legal requirements for containment, as is required by the biosafety law of Burkina Faso. By all accounts, the experiments represent open releases, which required compliance with legal provisions including meaningful public consultation and robust risk and safety assessment, which did not take place.
The ACB report raises concerns in regard to the lack of testing to ensure the safety of the GM fungus to people and the environment. Of particular concern is the lack of biosafety measures to prevent potential escape and persistence of GM fungi or infected mosquitoes from the experimental facility.
Wider neo-colonial concerns also arise, including the misuse and exploitation of Burkina Faso as an experimental testing ground for new and controversial GM technologies. Noteworthy in this regard is that this GM fungus project is part of an international effort to advance the use of transgenic approaches for malaria control, conducted alongside other developments already underway. This includes the hugely controversial, dangerous and heavily contested Target Malaria project that aims to test extreme forms of GM ‘gene drive’ mosquitoes in Burkina Faso. Indeed, some researchers are involved in both the GM fungus and Target Malaria’s gene drive projects.
This GM fungus project is yet another reductionist malaria control intervention that focuses solely on mosquito vector control and not wider social determinants of malaria. Malaria is a complex disease, and biomedical vector control interventions have only worked in particular contexts, and more so where social determinants of disease are also addressed – for example, countries where wider healthcare infrastructure was in place, where economic circumstances are sufficient to reduce exposure and cover costs of existing treatments, and/or where environmental or agricultural programmes have been conducive to mosquito control. Indeed, numerous countries have recently been successful in eradicating malaria (Paraguay, Sri Lanka, Algeria and Argentina), or significantly reducing it (Myanmar), in large part due to improvements in healthcare infrastructure that have increased diagnostics, treatment and surveillance, in addition to other integrated approaches.
As the COVID-19 pandemic has cruelly highlighted: a focus on yet-to-be developed technological solutions in nations such as the global North has been extremely costly in directing emphasis away from existing measures that have thus far been more successful in staving off losses of life in many nations, including in Africa, the Caribbean and Asian countries.
Please click here to read the briefing paper.
Des champignons génétiquement modifiés pour tuer les moustiques – expériences sont-elles menées de manière illégale au Burkina Faso
Menée en silence et à l’abri des regards du public, une expérience de trois ans impliquant un nouveau champignon génétiquement modifié (GM) potentiellement dangereux et risqué pour tuer les moustiques a été réalisée entre 2015 et 2017, dans le village de Soumousso au Burkina Faso. Lorsque l’étude a été publiée dans une revue scientifique américaine en mai 2019, une frénésie médiatique s’est ensuivie, proclamant que les expériences constituaient une percée révolutionnaire dans le traitement du paludisme.
Le champignon GM a été développé en introduisant une toxine produite par l’araignée à toile en entonnoir mortelle des Blue Mountains australiennes dans le champignon M. pingshaense, afin d’augmenter ostensiblement l’efficacité du champignon pour tuer les moustiques et faire reculer le paludisme.
Dans cette « nouvelle ère du contrôle microbien transgénique », l’utilisation de champignons génétiquement modifiés offre une voie d’accès plus rapide aux marchés que les organismes génétiquement modifiés. En effet, la dernière infestation dévastatrice de criquets en Afrique de l’Est a suscité des appels en faveur de l’utilisation de champignons génétiquement modifiés, d’aucun allégeant que des bio-pesticides fongiques non génétiquement modifiés et génétiquement modifiés auraient été importés de Chine.
Cependant, les expériences de champignons GM soulèvent de graves préoccupations d’ordre juridique, éthiques, politiques et en matière de biosécurité et de droits de l’homme, comme le montre ce nouvel exposé de l’ACB.
De sérieux doutes planent quant à la légalité des expériences dites de « semi-terrain », notamment en ce qui concerne la conformité des expériences aux exigences légales de confinement, comme l’exige la loi sur la biosécurité du Burkina Faso. De l’avis général, ces expériences représentent des lâchers dans l’environnement, ce qui exigeait le respect de dispositions légales, notamment une consultation publique importante et une évaluation solide des risques et de sûreté, ce qui n’a pas eu lieu.
Le rapport de l’ACB soulève des préoccupations quant à l’absence d’essais visant à garantir la sûreté du champignon génétiquement modifié pour les personnes et l’environnement. L’absence de mesures de biosécurité visant à prévenir la fuite et la persistance potentielles de champignons GM ou de moustiques infectés à partir de l’installation expérimentale est particulièrement préoccupante.
Des préoccupations plus larges sur la dimension néocoloniale de tels projet voient également le jour, notamment l’utilisation et l’exploitation abusives du Burkina Faso comme terrain d’essai expérimental pour des technologies relevant de la modification génétique et qui sont nouvelles et controversées. Il convient de noter à cet égard que ce projet sur les champignons génétiquement modifiés s’inscrit au cœur d’un effort international visant à faire progresser l’utilisation des approches transgéniques dans la lutte antipaludique, et mené parallèlement à d’autres développements déjà en cours. Il s’agit notamment du projet Target Malaria, massivement controversé, dangereux et très contesté, qui vise à tester des formes extrêmes de moustiques génétiquement modifiés par « forçage génétique » au Burkina Faso. En effet, une partie des chercheurs participent à la fois au projet sur les champignons GM et au projet de forçage génétique de Target Malaria.
Ce projet sur le champignon génétiquement modifié vient se rajouter aux interventions réductionnistes dans la lutte antipaludique se concentrant uniquement sur le contrôle vectoriel des moustiques et non sur les déterminants sociaux plus larges du paludisme. Le paludisme est une maladie complexe, et les interventions reposant sur le contrôle vectoriel biomédical n’ont fonctionné que dans des contextes particuliers, et plus encore lorsque les déterminants sociaux de la maladie ont également été pris en compte – par exemple, les pays dans lesquels des infrastructures de santé plus importantes étaient en place, dans lesquels la situation économique autorisait à réduire l’exposition et à couvrir les coûts des traitements existants, et/ou dans lesquels des programmes environnementaux ou agricoles ont favorisé la lutte contre les moustiques. En effet, de nombreux pays sont parvenus à éradiquer le paludisme (le Paraguay, le Sri Lanka, l’Algérie et l’Argentine) ou à le réduire de manière significative (Myanmar), en grande partie grâce aux améliorations des infrastructures de santé, qui ont augmenté leur capacité de diagnostic, de traitement et de surveillance, en plus d’adopter d’autres approches intégrées.
Comme la pandémie de COVID-19 l’a cruellement mis en évidence, dans des pays comme le Royaume-Uni, il s’est avéré extrêmement coûteux de se concentrer sur des solutions technologiques qui n’ont pas encore été développées, pour détourner l’attention des mesures existantes qui, jusqu’à présent, sont mieux parvenues à éviter les pertes humaines dans de nombreux pays, notamment en Afrique, dans les Caraïbes et dans les pays asiatiques.
Veuillez cliquer ici pour lire le document d’information.
More information
Here are related critiques that the ACB has produced on the issues relevant to genetic modification and gene drives to reduce the malaria burden:
- Gene drive organisms: What Africa should know about actors, motives and threats to biodiversity and food systems
- Civil Society denounces the release of GM mosquitoes in Burkina Faso
- Gene Drive Organisms in Africa: Civil Society Speaks Out
- Oxitec’s failed GM mosquito releases worldwide: Forewarnings for Africa and the Target Malaria project