As an organisation that works with multiple partners across the African continent for ecological and social transformation of food systems in favour of small farmers and the poor, the African Centre for Biodiversity (ACB) is deeply disturbed and outraged by the outbreaks of violence against our sisters and brothers in South Africa.

At a time when unity of the marginalised and poor against an unjust system and the economic and political elites that manage it is paramount, what we are witnessing is instead, the poor turning against the poor. The wellbeing of South Africans is tied in with the wellbeing of the African continent. ACB’s work with partners across Africa reinforces the fact that the growing climate crisis and corporate capture of agriculture and food systems is leading to greater dispossession and therefore movement of people seeking to escape the realities of drought, flooding, war and economic marginalisation.

In this regard, we also cannot separate the violence against immigrants from that against women. We advocate for the need to address immediately not only the violent masculinities that perpetrate both xenophobic and gender based violence, but also the economic and political roots of the inequality and marginalisation that provide further tinder for such violence. The present struggle of South African women is the struggle of all marginalised women across Africa. The climate crisis increases the burden on, and therefore structural violence against women, who make up the majority of food producers in Africa. We therefore fully support the global climate strike and local associated actions planned for 20 September 2019.

We commend the efforts by civil society in Gauteng to urgently coordinate a response to the xenophobic attacks. We participated in the first public meeting and will continue to engage fully in the process, as we stand together with our fellow Africans and people of the world in uniting against xenophobia. We will not shy away from highlighting the complicity of our political elites in subtly and not-so-subtly fanning the flames of xenophobia through their comments and official government actions, like politically-opportune raids on foreign traders. We will not allow their narrow interests to divide us.

We need unity of the African popular classes and progressive forces to resist the interests and policies of the elite that fuel inequality, involuntary migration, food insecurity and the climate crisis. We need economic and climate justice, food sovereignty, and people’s democratic alternatives for the African continent, and the world.

Artwork: Helen Day


Déclaration du Centre africain pour la biodiversité (CBA) sur la violence xénophobe en Afrique du Sud

En tant qu’organisation travaillant avec des partenaires multiples à travers le continent africain pour la transformation écologique et sociale des systèmes alimentaires en faveur des petits agriculteurs et des pauvres, le Centre africain pour la biodiversité (CBA) est profondément troublé et outragé par les manifestations de violence contre nos consœurs et confrères en Afrique du Sud.

À une époque où l’unité entre les marginalisés et les pauvres contre un système injuste et les élites économiques et politiques qui les contrôlent est primordiale, nous sommes au contraire témoins de la manière dont les pauvres se retournent contre les pauvres. Le bien-être des Sud-africains est pieds et poings lié avec le bien-être du continent africain. Le travail du CBA avec ses partenaires à travers l’Afrique souligne combien la crise climatique et l’accaparement corporatif des systèmes agricoles et alimentaires qui ne font que s’aggraver, mènent à de plus amples dépossessions et à des mouvements de personnes cherchant à échapper aux réalités des sécheresses, des inondations, de la guerre et de la marginalisation économique.

À cet égard, on ne peut également pas dissocier la violence commise contre les immigrés de celle commise contre des femmes. Nous appelons à la nécessité urgente de résoudre le problème des masculinités violentes qui commettent des actes de violence xénophobe et contre les femmes, mais aussi de s’attaquer aux racines économiques et politiques de l’inégalité et de la marginalisation qui mettent le feu aux poudres et aboutissent à une telle violence. La lutte actuelle des femmes sud-africaines est la lutte de toutes les femmes marginalisées à travers l’Afrique. La crise climatique ne fait qu’accroître le fardeau qu’elles portent, et ainsi donc la violence structurelle dont elles sont victimes, elles qui représentent la majorité des producteurs alimentaires en Afrique. Nous soutenons donc pleinement la grève mondiale pour le climat et les actions locales associées prévues pour le 20 septembre 2019.

Nous saluons les efforts de la société civile du Gauteng ayant visé à instamment coordonner une réponse aux attaques xénophobes. Nous avons participé à la première réunion publique et continuerons de nous engager pleinement dans le processus, dans la mesure où nous faisons front commun avec nos amis Africains et les peuples du monde contre la xénophobie. Nous n’hésiterons pas à mettre à la lumière la complicité de nos élites politiques qui, de manière subtile et parfois pas si subtile, éventent les flammes de la xénophobie par leurs commentaires et actions officielles gouvernementales, comme les rafles politiquement opportunes contre les commerçants étrangers. Nous ne laisserons pas leurs intérêts limités nous diviser.

Nous avons besoin de l’unité des classes populaires africaines et des forces progressives pour résister aux intérêts et aux politiques de l’élite qui alimentent l’inégalité, les migrations involontaires, l’insécurité alimentaire et la crise climatique. Nous avons besoin d’une justice économique et climatique, de souveraineté alimentaire, et d’alternatives démocratiques portées par les peuples pour le continent africain et pour le monde.